Rencontres

Dilara Harmanci (Casa Cecu) : une céramiste turque à La Corogne

Les mugs en céramique fait par l'artiste céramiste turque Dilara Harmanci

Céramiste, photographe mais aussi experte en textiles, Dilara Harmanci a quitté Istanbul il y a quelques années pour s’installer à La Corogne en Espagne. Elle y a créé Casa Cecu, son studio de céramique dont elle a bien voulu nous ouvrir les portes.

Interview et traduction : Asli Emek
Crédit photos : Dilara Harmanci

Dilara Harmanci dans son studio à La Corogne
  • Bonjour Dilara ! Pourrais-tu te présenter brièvement à nous ?

Je m’appelle Dilara, je suis originaire d’Istanbul, en Turquie, et je vis actuellement en Galice, en Espagne. Je suis à mi-temps artiste céramiste et à mi-temps experte en textiles. J’ai fui la vie chaotique de la ville et j’ai trouvé la tranquillité ici, ce qui me rend super heureuse et me donne de l’inspiration chaque jour.

  • Tu as commencé ton parcours artistique par la photographie et tu continues à prendre des photos. Quel est l’impact de la photographie sur tes œuvres en céramique ?

C’est vrai, je suis photographe et céramiste et j’aime ce mélange. Ma passion pour la photographie est un élément essentiel de mon parcours en céramique : c’est là que j’ai initialement réalisé mon amour pour les couleurs, les formes différentes et le fait d’être dans le moment présent. J’aime travailler à partir d’une ardoise vierge et le design m’apparaît en cours de route sous des formes brutes et imparfaites, comme les moments de la vie.

  • Qu’est-ce qui t’a inspiré pour commencer à faire de la céramique ?

Istanbul… En fait, la ville ne m’a pas inspiré mais m’a poussé à chercher des moyens de m’en échapper. S’échapper de la vie chaotique, imparable et rapide. Avec la céramique, j’ai senti que je pouvais à nouveau respirer dans cette ville.

Dilara Harmanci
  • Ta famille a une entreprise de textile. Penses-tu, à un moment donné, ajouter ce médium à ton art également ?

Ma formation dans le domaine du textile m’accompagne toujours, quoi qu’il arrive. C’est dans ma façon de penser, dans mon caractère… Dans notre famille, nous travaillons dans le textile depuis plus de 80 ans et j’ai grandi avec. J’utilise chaque jour mes connaissances en matière de textile dans mon processus de fabrication de céramiques, mais j’ai aussi déjà réalisé quelques pièces textiles en les associant à mes photographies. Pour l’instant, elles ne sont que pour moi, mais qui sait l’avenir.

  • Comment décrirais-tu ton processus de création ?

J’ai un carnet d’aquarelle que j’emporte partout avec moi. Je suis littéralement nulle en peinture et mon inexpérience en la matière me donne encore plus d’inspiration que les idées réelles.

Estampille "Casa Cecu Ceramics" au dos d'une céramique de Dilara Harmanci

J’essaie de faire des pièces à la fois fonctionnelles et sculpturales – toutes les pièces uniques sont faites à la main avec beaucoup d’attention et de patience.

J’aime aussi créer des glaçures avec mes propres recettes, ce qui rend mes pièces encore plus uniques.

J’aime exposer mes pièces ensemble car je crois que les couleurs et les formes créent une composition spectaculaire.

Et bien sûr, en cours de route, un changement se produit toujours sur les pièces. De ce que je vois à ce que je dessine, de ce que je dessine à ce que je fais avec mes mains : ces étapes sont complètement différentes les unes des autres et j’aime cette différence.

  • Quel a été ton moment le plus exaltant avec ton studio Casa Cecu ?

Chaque jour est un nouveau jour et depuis que j’ai mon studio, chaque jour est vraiment une surprise. Je n’aime pas beaucoup la routine, et avec Casa Cecu j’ai commencé à rencontrer de nouvelles personnes, à parler avec des gens qui passent au studio et j’en apprécie chaque moment !

Dilara Harmanci dans son studio de céramique à La Corogne en Galice (Espagne).
  • Quels sont tes artistes et designers préférés, en Turquie où ailleurs ?

Je ne veux pas nommer quelqu’un en particulier car il y a beaucoup d’œuvres que j’aime et qui m’inspirent de la part des artistes ou des designers. Mais je peux dire honnêtement que j’aime l’art de la rue, qui représente l’âme de l’artiste ou de la ville. Pour moi, même un papier d’emballage peut être de l’art s’il est suffisamment bien utilisé pendant des années et s’il représente l’âme du lieu.

  • Tu vis à l’étranger depuis quelques années, qu’est-ce qui te manque le plus de la Turquie ?

Hier, je réfléchissais à cette question toute seule… Et c’est vrai que les invités inattendus qui sonnent à la porte, la maison toujours pleine et les moments qu’il est impossible de garder tranquilles autour de la table me manquent. 

Merci beaucoup Dilara pour cette discussion et à très bientôt !

Retrouvez les travaux de Dilara Harmanci sur son instagram et sur son site !

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